Avantde mourir, l'année dernière, à 80 ans, elle confiait à ses voisins: «Si je suis restée ici, en Algérie, c'est parce que mes parents et mon mari sont enterrés ici; il faut bien que
François de Singly, auteur de "Les sociologies de l'individu" Armand Colin, il y a deux fidélités. DR lelémurien Dans une société où l'on parle de "pertes des valeurs morales", la valeur "fidélité" est-elle encore une norme? Et est-elle partagée par tous les groupes sociaux de la même façon?François DE SINGLY La fidélité est une valeur. Pas nécessairement au sens sexuel. Pas nécessairement au sens d'engagement pour toute la vie. La fidélité est restée une valeur parce qu'elle a changé de sens. Aujourd'hui, on attend de son partenaire réconfort, sécurité dans un monde de plus en plus incertain. Ce sont avant tout des qualités "relationnelles" qui importent dans le couple. cela ne signifie pas que l'infidélité sexuelle est anodine mais elle n'est pas au centre de la définition du couple contemporain. HAKKU Ma femme m'a trompé l'an dernier. Je ne l'ai appris que récemment... Ca me fait beaucoup souffrir et j'ai vraiment envie de la quitter! J'ai tort?François DE SINGLY La question n'est pas votre souffrance, normale. La question porte sur les qualités de votre femme et sur ce que vous apporte la relation avec elle. Clairement, vous devez faire un bilan général et pas seulement sur cette infidélité passagère. Peut-être que vous perdrez plus à lui faire payer cette infidéité. Pensez à vous. Lolla B. Une de mes meilleures amies trompe son compagnon. C'est un garçon charmant, que je connais bien, mais j'ai beaucoup de mal à rester "normale" devant lui, parce que je sais qu'il est cocu...Cette infidélité me met mal à l'aise! Est-ce que je suis décalée par rapport à mon époque?François DE SINGLY La question d'être décalé ou non à son époque n'est pas centrale. La situation que vous décrivez n'est pas simple. En effet, on s'attend à ce que dans un couple il y ait plus de partage qu'entre deux amis. Donc ce qui vous gêne c'est que votre amie agit dans un sens que vous n'approuvez pas. Et pourtant ce n'est pas à vous de la forcer à vous parler. Donc pour le moment, la relation avec cette amie ne peut que se relâcher un peu. jo3y Mon copain fouille dans mon portable pour voir si j'ai envoyé des sms à d'autres garçons.... J'ai peur qu'il prenne mal des textos amicaux que j'ai envoyés à des potes. Lui pensera que je l'ai trompé, mais moi je n'ai rien fait avec eux! Qu'est-ce que je peux faire? Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement François DE SINGLY Il est important, absolument important que dans la vie de couple votre partenaire respecte vos territoires. Il n'a pas à fouiller dans votre portable. C'est non négociable. Même les parents d'adolescent n'ont pas à le faire. Cela ne vous interdit pas, par ailleurs, de discuter avec votre partenaire sur ce que chacun a le droit de dire, de faire avec des amis, des proches. Mais il ne peut pas y avoir de vie de couple sans respect ABSOLU de l'identité de chacun. Nunno Sanchez Quand on a été infidèle, est-ce qu'il vaut mieux en parler ou le garder pour soi?François DE SINGLY Dans le modèle sartrien, la transparence était une grande qualité. Aujourd'hui elle est remise en question. Il faut en revenir à la différenciation entre deux types d'infidélité. Si celle-ci est sexuelle et momentanée, il n'est pas nécessairement mieux d'en parler et de prendre le risque de blesser l'autre. En revanche, si l'infidélité devient amoureuse alors, me semble-t-il, le fait de dire devient plus nécessaire. Zézette33 Bonjour, avez-vous vous-même été infidèle? Si oui, est-ce que vous avez appliqué vos conseils pour gérer cette infidélité?François DE SINGLY Je suis sociologue du couple, de la famille depuis 1970, l'année de mon mariage. Je tente avec essais et erreurs d'appliquer les principes théoriques dont je vous parle au niveau des injustices ménagères, aussi graves à mon sens qu'une infidélité qu'au niveau des infidélités elles-mêmes. swapni L'infidélité est-elle toujours charnelle? François DE SINGLY Pour moi c'est la seule vraie question. Pourquoi associer toujours infidélité et sexe? Je pense que cette notion d'infidélité continue à renvoyer à la question des enfants légitimes. Or aujourd'hui on devrait avoir par rapport aux nouvelles normes psychologiques une définition de la fidélité et de l'infidélité beaucoup plus en termes affectif et amoureux. La vraie infidélité est de tomber amoureux de quelqu'un d'autre. Je pense d'ailleurs que depuis les années 70 le divorce et la séparation ont nettement plus augmenté que l'infidélité charnelle. On se sépare de son conjoint si le lien amoureux n'est pas assez fort. Nadai25 L'infidélité est-elle plus tolérée chez les hommes que les femmes, selon vous?François DE SINGLY Au départ, dans la vie de couple, les différences sont faibles. Progressivement, selon les enquêtes sur la sexualité, la fréquence des rapports sexuels diminue dans le couple. Les hommes plus que les femmes regrettent la fréquence précédente et ont donc des infidélités plus fréquentes. Il ya donc une relation entre l'apparition de l'infidélité et la durée de la vie conjugale. Pour plaisanter, pour supprimer l'infidélité dans la vie de couple, la vie de couple ne devrait pas durer trop longtemps. En changeant de partenaire officiel, d'une certaine façon on règle le problème de l'infidélité masculine. Michele L'infidélité n'est-elle pas le ciment d'un couple?François DE SINGLY Non. Sauf à supposer que presque tous les couples n'ont pas de ciment. Mais vous, à titre personnel, vous pouvez avec votre partenaire définir le ciment que vous voulez. Néanmoins, vous allez me juger moral, cela est un peu paradoxal de considérer que ce que vous ne partagez pas avec votre conjoint est le ciment qui vous associe à votre conjoint. Donc la question que je vous pose, si vous estimez qu'une infidélité n'est pas très importante et c'est tout-à -fait possible, qu'est-ce qui fait ciment, qu'est-ce qui fait lien entre vous et votre partenaire? Chacun peut inventer le ciment qu'il veut, à condition que cela puisse être partagé ensemble. colette Ne pensez-vous pas qu'il est urgent de sortir de cette conception manichéenne du couple et que les concepts de fidélité/infidélité est aujourd'hui complètement désuet? Trompe-t-on vraiment l'autre dans une relation extra-conjugale? J'ai 61 ansFrançois DE SINGLY Dans les enquêtes, depuis les années 70, et contrairement à ce que certains médias nous ont dit, les hommes et les femmes mettent toujours en tête des qualités pour eux, pour leur conjoint, la fidélité. Donc aujourd'hui en France, la fidélité n'est pas désuète. En effet, comme je le rappelle dans d'autres réponses, le sens historique de la fidélité a changé. Aujourd'hui la demande de fidélité ne renvoie pas à la morale ni à l'ordre social. Elle concerne l'éventuel manque de respect vis-à -vis du partenaire. Donc quel que soit votre âge, il suffit d'expliciter avec votre partenaire votre définition de la fidélité. Vous pouvez demander tel ou tel comportement comme preuve de la fidélité. Si mes souvenirs sont justes, dans le couple de Catherine Millet et Jacques Henric, beaucoup de choses sont autorisées sauf le fait de faire l'amour avec quelqu'un d'autre dans le lit conjugal. Il y a dans ce couple une définition d'une certaine fidélité. Certaines choses n'appartiennent qu'à eux-deux. Je pense que la pire infidélité dans un couple est de partager avec quelqu'un d'autre que son partenaire les souvenirs que l'on a avec son partenaire. C'est comme une trahison. La fidélité et l'infidélité renvoient donc, je le redis, moins au sexe qu'au respect à la fois du partenaire et de la relation avec son partenaire. chris Quand commence l'infidélité? Du fantasme au passage à l'acte, quelle est la limite? L'infidélité n'est elle pas finalement plus le synonyme de mensonge ou rupture de contrat moral?François DE SINGLY Un des problèmes se joue par les débuts de la vie de couple on s'aime et on explicite peu le contrat qui va nou lier l'un avec l'autre. Je vais prendre un autre exemple que j'ai étudié, celui des tâches ménagères. Presque jamais, un homme et une femme n'explicitent les règles de partage du travail domestique. "Naturellement" l'homme va en faire de moins en moins profitant de l'absence de contrat explicite. Par rapport à la fidélité c'est la même chose. Dans très peu de couples il y a explicitation des exigences associées à la fidélité. Beaucoup de non-dits qui ne sont pas tous favorables à al vie conjugale. En tout cas pour revenir au début de votre question, le fantasme ne me semble pas une infidélité. On en revient à ce que je disais sur l'imaginaire. L'amour est toujours de l'imaginaire mais la limite me semble être celui de la réalité. C'est ce que désigne peut-être l'expression "l'amour exige des preuves". Dans ce sens là , l'amour pourrait être défini comme le fait de ne pas passer du fantasme à l'acte pour le respect du partenaire et de la relation elle-même. Gino de kansas City On a souvent rapproché Emma Bovary de Don Quichotte car elle lisait en ignorant la différence entre la réalité et la fiction. Elle voulait vivre la vie décrite dans les livres romantiques. Croyez-vous que l'infidélité extra-conjugale ait quelque chose à voir avec une lecture défaillante, une lecture trop littérale d'une oeuvre?François DE SINGLY Vous posez la question de l'imaginaire dans l'amour. Vous avez raison, l'amour est d'abord de l'imaginaire. C'est pour ça que quelquefois on dit un amour "romanesque". Tous les modèles amoureux s'inscrivent dans l'imaginaire au XIXe, dans le grands romans classiques, presque tous à l''index, et aujourd'hui dans les séries et toujours dans les chansons. Un des problèmes de la vie de couple, je ne vous apprendrai rien, c'est la diminution de l'imaginaire amoureux provoqué par la routine, les habitudes de la vie quotidienne en couple. D'où la tentation de repartir dans un imaginaire, soit sur le Net, soit par des jeux de séduction. En effet, une des fonctions de l'amour est de se ré-assurer par le fait d'être reconnu par quelqu'un d'autre. Dans la vie de couple, le risque de la routine peut nous faire oublier cette reconnaissance par notre partenaire et nous faire désirer une nouvelle reconnaissance. Ce souhait est d'autant plus fort aujourd'hui que nous rêvons aussi d'avoir de nouvelles identités, de ne pas toujours avoir la même définition de soi-même. Or notre partenaire tend à nous regarder toujours de la même façon. On peut être aimé et avoir néanmoins le sentiment d'être enfermé dans cette reconnaissance habituelle. Donc le problème aujourd'hui est moins la liberté sexuelle que celui que nous avons d'être un individu, homme ou femme "pluriel". Comme nous voulons ne pas avoir toujours la même identité, nous pouvons être infidèle. Bref, la question de la fidélité vis-à -vis de l'autre renvoie aussi au sens que nous donnons à la fidélité vis-à -vis de soi-même. The dark knight La fidélité est-elle un concept dépassé, inventé au Moyen-Age par l'Eglise pour éviter la propagation de maladies sexuellement transmissibles?Je ne peux m'empêcher de désirer sexuellement d'autres filles, le plaisir de draguer et de la nouveauté. J'ai même déjà craqué. Suis je amoral?François DE SINGLY L'infidélité dans le couple marié renvoie non pas d'abord à la peur des MST mais au risque d'avoir historiquement des enfants non légitimes hors mariage. L'infidélité scandaleuse était celle des femmes puisqu'elle menaçait l'ordre dans la reproduction biologique et sociale. L'infidélité des hommes a toujours été plus tolérée puisque les conséquences étaient pour d'autres femmes en dehors du mariage. La question plus personnelle que vous posez me semble renvoyer soit à d'éventuels "craquages" très occasionnels et qui à ce moment-là ne méritent pas forcément d'être explicités à votre partenaire. En revanche, si l'infidélité devient chronique et surtout si elle se focalise sur une personne avec qui des sentiments amoureux sont partagés alors vous devez, me semble-t-il, expliciter à nouveau un contrat avec votre partenaire officiel. Le critère aujourd'hui en dehors de toute morale religieuse dans les couples renvoie à l'exclusivité amoureuse et affective plus qu'à l'exclusivité sexuelle. Si on en revient à l'histoire dans les couples mariés du Moyen-Age et même jusqu'à la fin du XIXe, l'amour est une chose secondaire entre les conjoints. La fidélité exigée n'a de sens que social. Aujourd'hui la fidélité exigée n'a de sens que par rapport à telle relation avec telle personne. Donc à vous de voir avec votre conjoint. vaani Parler avec une personne très souvent sur le net et lui donner des petits noms affectueux comme "ma chéri", est-e de l'infidélité?François DE SINGLY Sauf contrat explicite avec son partenaire on est déjà dans la limite avec le petit nom affectueux. Votre question est donc très bonne, l'infidélité ne commence pas avec les confidences, les longues conversations qui sont autorisées par exemple dans l'amitié. l'infidélité commence dans la logique explicitement affective. L'usage du petit nom, à la différence du prénom, est quelque chose qui marque une certaine exclusivité. Or dans nos sociétés, l'infidélité affective reste un horizon négatif. C'est là qu'il faut différencier entre ce qu'on appelle "un coup de canif dans le contrat", une brève infidélité sexuelle, et une forme d'engagement, de relation de confiance avec quelqu'un d'autre. Et ce petit nom affectueux me semble marquer justement cette infidélité plus affective que sexuelle. Etienne Avons-nous affaire à une culture de masse qui s'oppose à la tradition de fidélité? François DE SINGLY Aujourd'hui, il faut différencier deux sens au terme fidélité. Ce qui est remis en question c'est la fidélité à long terme. Même les gens qui se marient ne s'engagent pas nécessairement pour la totalité de leur existence. Ils s'engagent tant que la relation leur apporte un bon niveau de satisfaction. Donc dans votre question il y a une certaine ambiguïté autour de 'totale confiance au sein du couple' dans la mesure où on différencie entre totale confiance dans une relation satisfaisante fidélité 1 et engagement pour toute la vie fidélité 2. Bref, seule la fidélité 2 est remise en question. Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre AssoulineEn dépit de la légende d’un âge d’or » ayant précédé la Grande Guerre, la situation économique, budgétaire et sociale de la France au premier semestre 1914 n’a rien d’enviable. Aussi, ni les politiques ni les industriels ne veulent d’un conflit qui mettrait à mal une économie en convalescence. Bien que s’appuyant sur quelques grandes sociétés implantées dans les bassins miniers du Nord et de l’Est, la production française d’acier ne représente plus que 4% du total mondial et la France est désormais dépassée par la Russie qui s’industrialise à marche forcée. Surtout, cette production est trois fois inférieure à celle de l’Allemagne qui multiplie les gros contrats à l’export. Le Journal des chambres de commerce du 10 mai tente maladroitement de rassurer ses lecteurs Nous avançons lentement, méthodiquement, mais sûrement… Si la hardiesse et l’esprit d’entreprise paraissent être les qualités dominantes du commerce allemand, la prudence et le souci de sa sécurité paraissent être celles du commerçant français. »Le pays à la traine dans nombre de secteursIl en va de même dans l’agriculture, peu mécanisée, où les petites propriétés familiales éclatées, tout juste autosuffisantes, sont très largement majoritaires, et dans l’industrie. A l’exception des mines, de la sidérurgie et de la chimie, le secteur productif est émietté. La France est certes encore le deuxième producteur mondial de véhicules à moteur. Mais 25 entreprises, dont Renault, se partagent un marché qui se développe lentement et que lorgnent déjà Allemands et Anglo-Saxons. Louis Renault en personne s’efforce de convaincre le gouvernement de lutter contre les importations américaines. Un message repris jusqu’à la modeste Société centrale d’agriculture du Gard, pour laquelle le seul moyen pratique de lutter contre l’envahissement du marché est l’établissement d’un droit de douane ».De fait, la part de la France dans le commerce mondial est passée, entre 1875 et 1913, de 12,7 à 7,6%. Si Paris occupe encore la troisième place, avec 14,5 milliards de francs d’échanges, c’est désormais loin derrière la Grande-Bretagne 28 milliards et l’Allemagne 22 milliards. Dépassée par les Etats-Unis et le Japon, la marine française pointe au sixième rang mondial et conserve, de tous les grands pays occidentaux, le pourcentage le plus élevé de navires à voiles de petite taille. Avec seulement 50 000 kilomètres de câbles télégraphiques sous-marins déployés, contre 250 000 km pour le Royaume-Uni et 100 000 km pour les Etats-Unis, le pays est à la traîne dans la course à la maîtrise des en déficitLes gouvernements de la République, soumis aux soubresauts des coalitions parlementaires, pratiquent systématiquement les douzièmes provisoires » lorsque le budget n’est pas voté en début d’année, les parlementaires adoptent une enveloppe mensuelle sur la base des dépenses de l’année précédente. En décembre 1913, le gouvernement Barthou est tombé sur le budget et la crise dure au-delà des élections législatives du printemps suivant. Le budget de l’Etat, supérieur à 5 milliards de francs, affiche alors un déficit de 1 réforme fiscale s’impose, que de nombreux parlementaires refusent, tan-dis que dans les régions, les industriels grondent. Au premier semestre 1914, les chambres de commerce et d’industrie d’Abbeville, Périgueux, Nantes, Saint-Germain-en-Laye, Rennes, Albert, Troyes, Cherbourg, Nancy, adoptent à l’unanimité des délibérations contre l’inquisition fiscale ». Porté par les radicaux-socialistes et Caillaux, le projet d’impôt sur le revenu suscite une violente campagne de presse des titres modérés et de droite, réclamant un recours à l’emprunt L’état des finances du pays exige de notre part et de celle des Chambres un effort énergique et soutenu », déclare pudiquement Alexandre Ribot lors de son discours de politique générale le 12 juin, immédiatement suivi par le renversement de son éphémère gouvernement… Et tandis qu’en 1913, l’Allemagne impériale vote un budget militaire de 1,2 milliard, rapidement financé par l’impôt et l’emprunt, la France adopte difficilement le principe d’une dépense extraordinaire de 805 millions assurée par l’emprunt, mais dont le montant n’est que partiellement réuni l’année socialistes en têteLa situation n’est guère meilleure sur le front social. Entre février et avril, les ouvrières du textile, les infirmières, les mineurs, les instituteurs, les travailleurs agricoles, les officiers de la marine marchande se mettent en grève, les postiers et les employés de l’industrie électrique manifestent, les producteurs bretons menacent de bloquer les principales villes de la région. Les revendications portent sur les salaires mais aussi sur la généralisation de la semaine anglaise » arrêt du travail le samedi à midi ou le montant des retraites ouvrières et paysannes. Si PIB et niveau de vie moyens » ont augmenté lors des trois décennies précédentes, les inégalités se sont aussi accrues et les conditions de travail ne se sont pas améliorées. A la différence de l’Allemagne, où les dépenses publiques sociales sont deux fois plus élevées que les dépenses militaires. Au printemps 1914, le mouvement socialiste devient le premier groupe parlementaire en France, comme c’est déjà le cas d’autre avenir que le commerce et la paixLa France paraît cependant à l’apogée de sa puissance et reste le berceau de nombreuses innovations techniques. Relativement prospère, parfois comparée au banquier du monde », elle dispose d’une très importante épargne intérieure qui pourrait servir de base à une renaissance économique. Au premier semestre 1914, elle connaît même un léger regain de dynamisme, sans pour autant avoir les moyens d’envisager sa participation à un conflit majeur. Les dirigeants économiques rejettent d’ailleurs militarisme et étatisme dans un même élan L’empereur d’Allemagne, qui veut avoir l’hégémonie militaire en Europe, a augmenté son armée ; la France a rétabli le service de trois ans. Le militarisme a pour conséquence de provoquer des systèmes fiscaux socialistes », proteste Le Journal des économistes, en janvier 1914. A leurs yeux, il ne peut y avoir d’autre avenir que dans le commerce et la paix. Autant de raisons pour que les mondes politique et industriel soient hostiles à toute aventure militaire – qui pénaliserait la production et les échanges – et s’accrochent à l’idée qu’un conflit ne pourrait être que court – pour éviter une catastrophe économique. Dates clés3 janvier Création de la Fédération des gauches, scission de mars Assassinat du directeur du Figaro, Gaston Calmette, par Henriette Caillaux, épouse du ministre des Finances et dirigeant des mai Le second tour des législatives donne une majorité de juin Assassinat à Sarajevo de l’archiduc héritier d’Autriche-Hongrie et de son juillet Adoption de l’impôt sur le juillet Début du procès de Mme Caillaux, qui sera août Mobilisation en août L’Allemagne déclare la guerre à la Porte, Lieutenant-colonel et historien spécialiste de la Grande Guerre. Il est notamment l’auteur de 1914, une année qui a fait basculer le monde, Armand Colin.Lutilisation des biocarburants en mélange avec les carburants traditionnels dans le secteur des transports a pour but de répondre à cinq enjeux essentiels : réduire les émissions de gaz à effet de serre. anticiper l’épuisement des réserves mondiales de pétrole. réduire la dépendance énergétique pétrolière. Santé DATA. En France, 8 % des adultes et 22,5 % de la population ne sont pas vaccinés contre le Covid. Âge, sexe, territoire… Portrait statistique. Un an après le début de la campagne de vaccination en France, 8 % des adultes ne sont pas vaccinés. Sur l'ensemble de la population, les non-vaccinés représentent 22,5 %. Qui sont les personnes qui n'ont toujours pas accédé à la vaccination ? En voici quelques traits décembre, une enquête de Santé publique France montrait que les personnes non vaccinées étaient majoritairement des femmes [64 %], vivant en milieu rural [65 %], déclarant une catégorie socioprofessionnelle inférieure [46 %] ». Une enquête plus récente de l'Inserm abonde dans ce sens, identifiant souvent parmi les non-vaccinés des femmes, jeunes, se sentant proches de partis de la droite radicale et de la gauche radicale, ou ne se sentant proches d'aucun parti ». Jeremy Ward, chercheur à l'Inserm, ajoutait dans Le Parisien début janvier que 40 % des non-vaccinés ne le sont pas principalement par difficulté d'accès », et non par non-vaccinés plus nombreux dans les territoires défavorisés Les résistances à la vaccination ne sont pas homogènes sur le territoire. Alors que seulement 18 % des Parisiens n'ont pas un schéma vaccinal complet hors dose de rappel, c'est le cas de 35 % des habitants de Seine-Saint-Denis et de Corse. Dans les outre-mer, la proportion est encore plus importante 54 % des résidants à Mayotte ne sont pas vaccinés, 63 % en Martinique ou encore 64 % en affinant davantage, les non-vaccinés sont plus nombreux dans les territoires socialement défavorisés. L'Inserm élabore un indice de défavorisation visant à mesurer le désavantage social à l'échelle d'une commune. L'indice se base sur le revenu fiscal médian de la population, son niveau d'étude et sur sa proportion d'ouvriers et de chômeurs. Or, début janvier, sur les 10 % de Français résidant dans les communes les plus favorisées, 24 % n'étaient pas vaccinés. En revanche, parmi les 10 % de Français résidant dans les communes les plus défavorisées, la part de non-vaccinés s'élevait à 31,6 %. Une question d'âge…Si certaines classes d'âge se sont massivement vaccinées, d'autres ont été plus réticentes. La majorité des Français non vaccinés 62 % sont en fait les enfants de moins de 12 ans. Et pour cause la vaccination n'est ouverte aux enfants de 5 ans et plus que depuis la fin décembre. Si on retranche les moins de 12 ans, la classe d'âge la moins vaccinée reste celle des 12-17 ans, vaccinée à 78 %. Viennent ensuite les 25-39 ans 88 %, puis les 40-59 ans, puis les plus de 75 ans 90 %. La classe d'âge la plus largement vaccinée est celle des 65-74 ans. Enfin, les non-vaccinés sont remarquablement moins nombreux parmi les personnes souffrant d'une pathologie une large majorité de cette population s'est fait vacciner. Ainsi, parmi les Français atteints d'au moins une pathologie hors tabagisme et troubles d'humeur bénins et modérés, 11 % seulement ne sont pas vaccinés, contre 23 % de la population totale. Un chiffre qui s'explique en partie par l'âge moyen plus avancé des personnes souffrant de pathologie, là où les classes d'âge les plus jeunes sont les moins vaccinées. Qui n'a pas encore reçu ses doses ? Des femmes, majoritairement, des jeunes surtout. Des gens d'un milieu peu favorisé et éloignés des infrastructures médicales. Des résistants, beaucoup, mais pas que. Des populations, globalement, moins à risque, et donc moins sensibles au danger selon l'enquête de Santé publique France, 72 % des non-vaccinés sondés avaient une perception de la gravité du Covid-19 inférieure à la médiane ». Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Covid-19 qui sont les Français non vaccinés ? 98 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. pFzK3V.